Daisy Jones & The Six… Le groupe de rock le plus mythique de tous les temps. Leurs concerts remplissaient les stades aux quatre coins de la planète et ils ont enflammé les nuits de toute une génération. De leurs débuts dans les bars miteux d’un Sunset Strip écrasé de soleil californien à la gloire, leur histoire est celle d’une ascension fulgurante. De l’euphorie qui vient avec le succès, des excitants qu’on prend pour entretenir la magie et des calmants qu’on avale pour essayer de dormir.
C’est l’histoire du rock’n roll. C’est aussi celle de Daisy Jones, l’icône ultime. Mais le 12 juillet 1979, après le plus mémorable des concerts, le groupe a éclaté. Personne n’a jamais su pourquoi… Jusqu’à aujourd’hui. Musiciens, fans, managers, amants, gardiens d’immeubles… Ils ont tous été les témoins de cette histoire… Mais quarante ans plus tard, chacun a sa propre version de la vérité.
J’ai lu beaucoup d’éloges sur Daisy Jones & The Six et sur son autrice, Taylor Jenkins Reid. Je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié ma lecture, simplement, une fois le roman fermé, m’est resté ce sentiment de « tout ça pour ça ».
I had absolutely no interrest in being somebody else’s muse. I am not a muse. I am the somebody. End of fucking story.
Il est indéniable que Taylor Jenkins Reid sait retranscrire une ambiance et une atmosphère. Tous les personnages sont fictifs et pourtant on y croit dur comme fer. Cette vraisemblance est en partie due à la forme du récit : le roman est présenté comme étant un patchwork d’interviews, il n’y a presque pas de trace d’un quelconque narrateur. J’ai également trouvé que le langage oral était très bien restitué, au niveau des tics de langage notamment, sans que cela devienne répétitif pour autant. On trouve par ailleurs à la fin du roman les paroles des chansons évoquées au cours du récit (du moins en ce qui concerne l’édition anglaise que j’ai lue, je ne peux pas le certifier pour la traduction).
The only reason people thought I had everything is because I had all the things you can see. I had none of the things you can’t. And a lot of good dope can make it so you can’t tell whether you’re happy or not. It can make you think having people around is the same thing as having friends.
Vous l’aurez compris, la force de ce roman est qu’il nous plonge avec brio dans l’industrie musicale des années 70 (avec tout ce que cela implique d’excès en tout genre…). Et si c’est très agréable de se laisser porter dans cet environnement, je me suis malgré tout lassée.
La raison principale est que j’ai trouvé que le récit tournait en rond. Je ne voyais pas d’évolution dans les personnages et j’ai fini par être totalement désintéressée et à ne plus me soucier de leurs trajectoires. Le résumé suggère que le roman est fondé sur une révélation finale, que son propos réside dans la réponse à la question pourquoi le groupe s’est-il séparé. C’est cette attente qui m’a perdue, car je ne voyais rien venir, et rien (ou si peu) changer par rapport aux chapitres précédents. J’attendais une bascule qui n’a finalement jamais vraiment eu lieu parce que les personnages étaient confrontés aux mêmes situations et aux mêmes enjeux.
History is what you did, not what you almost did, not what you thought about doing.
Je ne manquerai cependant pas de lire un autre roman de Taylor Jenkins Reid à l’avenir, car j’ai apprécié sa plume. D’ailleurs, si vous avez des recommandations, n’hésitez pas à m’en faire part.
À noter qu’une adaptation du roman en mini-série va sortir le mois prochain.
I decided I don’t need perfect love and I don’t need a perfect husband and I don’t need perfect kids and a perfect life and all that. I want mine. I want my love, my husband, my kids, my life.
Une réflexion sur « Daisy Jones & The Six – Taylor Jenkins Reid »