Rétrospective 2022

Mon année 2022 aura été marquée par un rythme de lecture assez irrégulier, car si j’ai lu beaucoup lors du premier semestre, ça a été beaucoup moins le cas sur le second. Sans surprise, ce sont les romans contemporains qui figurent en bonne place parmi les genres les plus lus, même si j’ai eu quelques coups de cœur pour d’autres formats sur lesquels je reviendrai dans un autre article.

Des coups de cœur

Deux romans, tous deux publiés aux Éditions de l’Observatoire, m’ont fait forte impression cette année. Il s’agit de L’Heure des oiseaux de Maud Simonnot et du Silence d’Isra d’Etaf Rum. Ces romans ont en commun leur sujet difficile— la maltraitance envers les enfants dans l’un, les violences intrafamiliales dans l’autre — et la force de leurs personnages qui s’évadent de leur prison grâce à leur imagination qui trouve refuge dans la nature ou dans les livres. À cela s’ajoute une double temporalité qui se révèle très efficace et permet d’amener d’autres sujets.

Des auteurs retrouvés

J’ai exploré cette année les bibliographies de trois auteurs que j’affectionne particulièrement. J’ai commencé l’année avec Pour que je m’aime encore de l’autrice franco-iranienne Maryam Madjidi. Elle continue d’explorer dans ce récit fortement autobiographique les thèmes qui étaient déjà dans Marx et la poupée, à savoir l’éducation, la langue, la famille et l’identité. Ce sont ensuite trois romans d’Ito Ogawa que j’ai lus. Tout d’abord La Papeterie Tsubaki dans lequel je me suis replongée avant de lire la suite, La République du bonheur, que j’ai trouvée tout aussi convaincante et touchante. Enfin, j’ai découvert son nouveau roman paru au mois d’août, Le Goûter du lion, que j’ai trouvé tout à fait savoureux et lumineux. Ma dernière valeur sûre a été Christian Bobin avec Le Muguet rouge, dans lequel j’ai eu plus de mal à rentrer que dans les précédents ouvrages de l’auteur que j’ai pu lire.

Des auteurs découverts

Être fidèle à mes auteurs fétiches ne m’empêche pas de découvrir de nouvelles plumes, et si j’avais entendu parler de certains auteurs, d’autres ont été débusqués au hasard des rayonnages de la médiathèque que je fréquente. Dans la seconde catégorie se trouve Mariama Bâ et Une si longue lettre, roman dans lequel une femme se confie à son amie après la mort de son époux. Elle évoque notamment la seconde femme de ce dernier, ses enfants et l’importance de l’éducation. L’écriture fine permet d’en savoir plus sur la condition des femmes au Sénégal. Autre belle plume, celle de Mariette Navarro avec Ultramarins. Ce livre m’a conquise aussi bien par son propos que par la qualité de l’écriture. Après Ito Ogawa, j’ai poursuivi mon exploration de la littérature japonaise avec Les Délices de Tokyo de Durian Sukegawa. J’y ai trouvé l’évanescence qui me plait tant dans cette littérature. Un livre d’une grande douceur qui réussit à ne pas être mièvre ou à édulcorer la réalité.

Du théâtre et de la poésie

Voici deux genres que j’ai beaucoup lus à une certaine période, mais que j’ai désormais quelque peu délaissés. En 2022, j’en ai lu un de chaque, tous les deux particulièrement percutants et parfois dérangeants. J’ai découvert Wajdi Mouawad avec Littoral, première pièce de la tétralogie Le Sang des promesses. Littoral s’inscrit à n’en pas douter dans le théâtre épique et est dense de par la mythologie qu’elle porte. Un vrai coup de poing que j’ai également ressenti en lisant Brûler brûler brûler, recueil de poèmes de Lisette Lombé. La poétesse et slameuse évoque notamment le racisme et les violences sexuelles. Ses textes sont puissants et sa langue inventive.

Des genres encore peu explorés

En 2022 j’ai voulu découvrir la SFFF. Je n’ai pas été épargnée par Blackwater, la saga de Michael McDowell dont je n’ai pour l’instant lu que le premier tome que j’ai trouvé plaisant. Côté fantasy, j’ai lu le premier tome du Trône de fer de George R. R. Martin. Si j’ai fini par apprécier ma lecture, la première moitié a été assez difficile, car je cherchais à retenir le moindre détail, et il y en a ! Je n’ai pas regardé la série et j’ai bien hâte de savoir par quoi les personnages vont passer. J’ai commencé une troisième saga, plus légère cette fois, avec le premier tome de H2G2 de Douglas Adams qui m’a beaucoup amusée. J’ai prévu de lire la suite avec mon frère à qui j’ai offert les deux premiers volets. Enfin, Agatha Christie s’est faufilé jusqu’à moi avec A.B.C. contre Poirot. J’en avais lu quelques un lorsque j’étais au collège, mais plus rien depuis et j’ai été heureuse de retrouver ses personnages orgueilleux.

Des lectures douces

Trois livres m’ont apporté beaucoup de douceur cette année. Le premier a été Pax et le petit soldat de Sara Pennypacker dont les personnages et le message m’ont émue. Souvenirs de Marnie de Joan G. Robinson m’a émue encore davantage, car je me suis beaucoup identifiée à la protagoniste. J’ai trouvé ce roman très immersif grâce aux descriptions de l’environnement dans lequel évolue Anna. Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery m’a fait le même effet. J’avais l’impression de sautiller avec Anne dans les champs et de partager ses secrets. Je suis moins enthousiaste avec ce roman qu’avec Souvenirs de Marnie, car le format de la première moitié m’a rapidement lassée. Les chapitres sont dans un premier temps essentiellement construits sous le format suivant : situation initiale, mésaventure d’Anne, morale. Ce côté figé s’atténue au fur et à mesure des pages, en même temps que le caractère d’Anne se pose, même si elle reste, et heureusement, fantasque.

Des abandons

Je n’ai pas de scrupules à abandonner un livre si celui-ci ne me plaît pas ou si ce n’est pas ce dont j’ai envie sur le moment. Un Jardin de papier de Thomas Wharton est de ces derniers. C’est un roman atypique, riche et bien écrit, mais qui ne m’a pas intéressée. Je retenterai peut-être plus tard, quand je serai dans de meilleures dispositions et prête à me laisser embarquer dans des contrées inconnues. De son côté, La Fille qui avait bu la lune de Kelly Barnhill a commencé par beaucoup me plaire. J’ai aimé l’espièglerie qui s’en dégageait, mais l’histoire a rapidement tourné en rond et j’ai arrêté ma lecture à un peu moins de la moitié du livre. Pour Cet été-là de Véronique Olmi, c’est presque à la fin que j’ai reposé définitivement mon livre que j’ai trouvé convenu et sans finesse.

Mes coups de cœur illustrés seront à retrouver dans un prochain billet, d’ici-là, bonnes lectures !

Auteur : Lucile

Je m'appelle Lucile, j'ai une vingtaine d'années et j'espère que Le Rocking-Chair vous donnera des idées de lecture. Au plaisir d'échanger avec vous !

5 réflexions sur « Rétrospective 2022 »

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