Un jour – David Nicholls

Comédie de mœurs, tableau social de l’Angleterre des vingt dernières années, mais surtout sublime histoire d’amour, Un jour est le livre qui a fait chavirer l’Europe tout entière. Superbement construit, un roman drôle et lucide sur l’amitié, le passage à l’âge adulte, les occasions manquées, les illusions perdues.
Lui, Dexter, issu d’un milieu aisé, séduisant, sûr de lui, insouciant.
Elle, Emma, d’origine modeste, charmante qui s’ignore, bourrée de complexes, de principes et de convictions.
Nous sommes le 15 juillet 1988. Margaret Thatcher est au pouvoir, la new wave bat son plein, Dexter et Emma viennent de passer une nuit ensemble. Ces deux-là ne le savent pas encore mais ils ont vécu un coup de foudre.
D’année en année, Dexter et Emma vont se chercher, se perdre, s’aimer, se détester, se séparer, et finir par comprendre qu’ils ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’ils sont ensemble.
Nous sommes le 15 juillet 2004. Tony Blair est Premier ministre, Robbie Williams cartonne et la vie, la vie qui va, réserve encore bien des surprises…

Le roman s’ouvre sur un 15 juillet, Dexter et Emma viennent d’être diplômés. Ils se sont approchés le jour de la cérémonie de remise de diplôme, et passent la nuit ensemble. Pour ces jeunes adultes, l’avenir s’offre à eux. Emma, pleine d’idéaux, compte bien changer le monde, et le charisme et la position sociale de Dexter devraient lui permettre de continuer à mener une vie facile. Le roman s’étend sur une durée de vingt ans, des années 80 aux années 2000, durant laquelle nous rencontrerons Emma et Dexter (ou Em et Dex pour les intimes) tous les 15 juillet. Ils seront parfois ensemble, parfois séparés, et c’est leur trajectoire de vie qui nous est donnée à lire.

La structure du roman est sa force. Elle peut amener quelques frustrations, car on a envie de savoir ce qu’il va se passer les jours suivants. Cela dit, je n’ai pas eu l’impression qu’il manque des informations, le chapitre suivant répondant habilement aux interrogations du lecteur. Cette narration rend le livre assez rapide à lire malgré son nombre de pages (environ six-cents).
Cela n’exclut cependant pas quelques longueurs, surtout passé la première moitié du roman. C’est d’ailleurs celle-ci que j’ai préférée. J’ai été touchée par le personnage d’Emma, qui cherche sa place et doit composer avec le monde qui l’entoure. Elle est amenée à jongler entre la vie qu’elle s’était imaginée avoir et son existence présente, loin de ses idéaux d’étudiante. J’ai été surprise de voir ce propos dans un roman que j’imaginais léger. Pourtant, la vie ne va pas épargner nos héros qui vont devoir composer avec les drames qui parsèment l’existence de tout un chacun.

Je ne vais pas mentir, j’ai été très agacée par le personnage de Dexter, au point que cela a fini par gâcher ma lecture. Si le personnage d’Emma a réussi à m’émouvoir, quoi qu’elle soit assez stéréotypée dans le genre femme en colère qui serait tout de suite beaucoup plus belle si elle enlevait ses lunettes, le comportement de Dexter m’a hérissé le poil. Je l’ai vu comme un homme irresponsable devant être pris en charge par les femmes qu’il rencontre. Si l’auteur a voulu en faire un personnage rongé par l’angoisse et la peur de la solitude, et vis-à-vis duquel on est censé éprouver de l’empathie, je trouve ça raté tant j’ai trouvé son comportement problématique.

Comme le suggère le résumé, je m’attendais à ce que le roman dresse une fresque de l’Angleterre dans laquelle évolueraient les personnages. J’ai été déçue de ne pas retrouver ce « tableau social » qui aurait donné plus de densité au roman. Il y a bien quelques allusions, à Tony Blair par exemple, mais je n’ai pas trouvé qu’elles permettaient de prendre le pouls d’une génération comme je l’avais imaginé.

Concernant l’écriture, si je déplore certaines répétitions (il y a beaucoup de scènes où les personnages sont allongés, que ce soit sur l’herbe, sur un lit ou sur le sable, à croire qu’on ne peut pas discuter autrement), j’ai apprécié l’humour piquant dont use l’auteur.

Voici un roman qui aura eu le mérite d’être vite lu, mais qui ne m’a pas passionné outre mesure. Pour les curieux, il a été adapté au cinéma avec Anne Hathaway et Jim Sturgess dans les rôles principaux (la couverture est une scène du film). Attention cependant, la bande-annonce révèle beaucoup de l’intrigue !

L’époque était faite pour lui. Il était jeune, riche, célèbre et britannique. Que demander de plus ? Arrivé au bon endroit au bon moment, il profitait de l’euphorie générale. Londres était en effervescence, et il avait parfois le sentiment que c’était un peu grâce à lui.

Auteur : Lucile

Je m'appelle Lucile, j'ai une vingtaine d'années et j'espère que Le Rocking-Chair vous donnera des idées de lecture. Au plaisir d'échanger avec vous !

4 réflexions sur « Un jour – David Nicholls »

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